Torero au cigare - Musée Taurin de Béziers
Quand l'histoire de France fait vivre la corrida… !
Le 12 octobre 1492 Christophe Colomb découvre le nouveau monde! La même année les
rois catholiques achèvent la reconquête de l'Espagne. Leur fille épousera Philippe de Habsbourg, appelé en Espagne Felipe el Hermoso, fils de l'empereur Maximilien d'Autriche. La maison de Habsbourg va régner pendant 2 siècles
sur l'Espagne !
Et les toros ?
Ils sont en Espagne depuis des milliers d'années, occupant les hauts plateaux quasi désertiques ou les deltas des rivières. Leurs
caractéristiques morphologiques et comportementales en font les descendants directs des aurochs préhistoriques !
Pendant des siècles les Maures ont joué avec eux. Puis les seigneurs locaux les
ont combattu à cheval, armés d'une lance! Le peuple était exclu de ces pratiques, codifiées dès 1263 par le roi Alphonse X dans un Codigo de las siete partes !
En 1643 le rejón remplace
la lance et un certain Don Gregorio de Tapia y Sancedo publie un traité d'équitation « para torear » !
Et voilà que la dynastie des Habsbourg s'éteint. Charles II meurt sans descendance
en 1700. Sa soeur Marie-Thérèse ayant épousé notre roi Louis XIV, c'est le petit fils de ce dernier, le Duc d'Anjou qui va monter sur le trône. Entre temps l'Espagne qui a connu son siècle d'or est ruinée; la
noblesse n'est plus légitime comme classe dirigeante. Soucieux, et on le serait à moins, le Duc d'Anjou part pour Madrid. À la tête d'un cortège de 2000 personnes, dont ses 2 frères, domestiques, gardes... Son passage
à Bayonne étant annoncé, les échevins de la ville décident d'organiser en son honneur une Corrida à l'espagnole et achètent en Navarre voisine 14 toros ! .Il s'agit d'une course à pied avec sauts, écarts...
Nous sommes en Janvier 1701 et celui qui va devenir roi sous le nom de Philippe V n'apprécie pas du tout le spectacle, au cours duquel 10 toros sont tués !
Dès lors la noblesse, discréditée
par ailleurs, va se détourner de la corrida à cheval. Ce phénomène de cour bien compréhensible permet en quelque sorte au peuple de s'approprier les jeux taurins dont il fera la « Fiesta nacional ». Déjà
en Navarre apparaissent les premiers toreros itinérants, les premières passes de capote, la fameuse « navarra », ancêtre de la « chicuelina ». Un prince français en devenant roi d'Espagne, a entraîné
la naissance de la corrida à pied !
L'accession au trône d'Espagne du petit fils de Louis XIV a entraîné le désintérêt de l'aristocratie pour les jeux taurins au début
du 18°siècle. Peu à peu les prémices de l'actuelle corrida vont se ritualiser; l'affrontement de l'homme et de la bête va évoluer vers une quête esthétique. Trois grands toreros marqueront le siècle:
Pedro Romero, Costillares et Pepe Hillo...
A Costillares on doit la « Véronique » et l'estocade à « volapié ». Pedro Romero c'est le tueur !