Premier Volet
d’après Muriel Feiner
A l'heure où les femmes occupent le devant de la scène soit en politique soit en sport ou encore armée et administrations, nous ne constatons pas le même engouement en tauromachie à pied depuis que Christina Sanchez
a abandonné la place.
Pourquoi? Le machisme est plus "performant" dans la "planète des toros"? Plus qu'en politique? Permettez nous d’en douter.
Qu’en
est-il de ce constat ?
Les toreras étaient plus nombreuses deux siècles en arrière.
Muriel Feiner, journaliste, écrivain et épouse de
torero, qui a pris l'Espagne pour patrie adoptive, relate dans son livre "La mujer en el mundo del toro" l'histoire de ces amazones pourvues d'un capital génétique d'amour du toro,
d'amour de la performance technique, d'amour tout simplement pour cet art magnifique qu'est le toreo à pied.
Le peu de femmes par rapport aux hommes s'illustrant dans cet art, ont fait preuve de décision, de
courage, à l'instar d'une Marie Curie, d'une mère Teresa ou encore Mariana Pineda (la savetière prodigieuse des amours de don perlimplin Garcia Lorca) et Florence Nightingale etc...(une pionnière du métier d'infirmière)
Dans la suite de cette chronique, nous évoquerons ces dames devant lesquelles avec Muriel Feiner, "quitamos la montera". Une femme décide d'être torera par goût du risque, des sensations fortes
mais aussi par admiration pour un torero sans considération de sexe et sans aucun problème psychologique qui lui ferait envier le sexe masculin.
Certaines sont aficionadas (c'est plus facile), ganaderas
ou encore épouses ou mères de toreros.
La première qui laissa des traces dans l'histoire fut Nicolasa Escamilla "La Pajuelera" qui toréa à Madrid en 1776 et qui figura
dans la Tauromaquia de Goya au n°22 sous le titre "valor varonil de la célèbre Pajuelera en la de Zaragoza".
Au XVIII ème siècle Dolores Sanchez "La Fragosa" toréait
en compagnie de son époux Antonio Escobar "El Boto".
On sait peu de chose sur Teresa Bolsi pourtant immortalisé par un dessin de Gustave Doré.
Beaucoup
d'autres dont Martina Garcia et la Fragosa actuèrent dans ce que l'on nommait "mojigangas" spectacles humoristiques.
C'est seulement à la fin du XIXème siècle que les femmes commencèrent
à toréer plus sérieusement. La célèbre Ignacia Fernandez "la Guerrita"passa de longues temporadas au Mexique.
A cette époque le journaliste Mariano Armengol fut à l'origine
de la cuadrilla de Las Noyas dirigée par Dolores Pretel LOLITA et Angela Pages ANGELITA.